Prédication du 16 avril 2023
de Valérie Lobry
Sur le chemin d’Emmaüs avec Cléopas
Lectures : Jean 16, 19-22 ; Luc 24, 13-31
Lectures bibliques
Jean 16, 19-22
19 Jésus, connut qu’ils voulaient l’interroger, leur dit: Vous vous questionnez les uns les autres sur ce que j’ai dit: Encore un peu de temps, et vous ne me verrez plus; et puis encore un peu de temps, et vous me verrez.
20 En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira: vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie.
21 La femme, lorsqu’elle enfante, éprouve de la tristesse, parce que son heure est venue; mais, lorsqu’elle a donné le jour à l’enfant, elle ne se souvient plus de la souffrance, à cause de la joie qu’elle a de ce qu’un homme est né dans le monde.
22 Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse; mais je vous reverrai, et votre coeur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.
Luc 24, 13-31
13 Et voici, ce même jour, deux disciples allaient à un village nommé Emmaüs, éloigné de Jérusalem de soixante stades;
14 et ils s’entretenaient de tout ce qui s’était passé.
15 Pendant qu’ils parlaient et discutaient, Jésus s’approcha, et fit route avec eux.
16 Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître.
17 Il leur dit: De quoi vous entretenez-vous en marchant, pour que vous soyez tout tristes
18 L’un d’eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, séjournant à Jérusalem ne sache pas ce qui y est arrivé ces jours-ci? –
19 Quoi? leur dit-il. -Et ils lui répondirent: Ce qui est arrivé au sujet de Jésus de Nazareth, qui était un prophète puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et devant tout le peuple,
20 et comment les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’on livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié.
21 Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais avec tout cela, voici le troisième jour que ces choses se sont passées.
22 Il est vrai que quelques femmes d’entre nous nous ont fort étonnés; s’étant rendues de grand matin au sépulcre
23 et n’ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire que des anges leurs sont apparus et ont annoncé qu’il est vivant.
24 Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au sépulcre, et ils ont trouvé les choses comme les femmes l’avaient dit; mais lui, ils ne l’ont point vu.
25 Alors Jésus leur dit: O hommes sans intelligence, et dont le coeur est lent à croire tout ce qu’ont dit les prophètes!
26 Ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire?
27 Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait.
28 Lorsqu’ils furent près du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin.
29 Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est sur son déclin. Et il entra, pour rester avec eux.
30 Pendant qu’il était à table avec eux, il prit le pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le leur donna.
31 Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux.
Prédication
Introduction
Que s’est-il passé sur le chemin d’Emmaüs, deux jours après la mort de Jésus ? Que s’est-il passé entre ces deux hommes, ou plutôt entre ces trois hommes, pendant cette marche et ce repas pris en commun dans la foulée ? Est-ce qu’ils ont vraiment rencontré Jésus-Christ ? était-ce lui en personne, était-ce son esprit, était-ce une hallucination post traumatique ? Ce texte sur les pèlerins d’Emmaüs est l’un des récits évangéliques d’apparition de Jésus après résurrection, probablement le plus connu, et qui a donné lieu à de nombreuses illustrations en peinture (Caravage et Rembrandt en particulier, en ont chacun peint deux versions). C’est un magnifique récit, mettant en scène deux disciples de Jésus que nous ne connaissons pas, Cléopas et un autre, non nommé. Chaque évangile a son récit d’apparition du ressuscité, un peu différent, avec des apparitions diverses dans les jours qui suivent la crucifixion de Jésus. Et ce qui est très étonnant c’est que alors même que les quatre évangiles sont tout à fait d’accord sur les événements qui ont précédé la résurrection, ils divergent à ce moment de l’histoire, en faisant apparaître Jésus devant des personnes et des lieux différents.
En effet, sur les quelques jours entre l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, le premier dimanche, et sa crucifixion, les 4 évangélistes sont tous d’accord et font apparaître, au détail près, les mêmes personnages et les mêmes événements :
Jésus sur son âne devant une foule l’acclamant comme son nouveau roi, le discours sur le mont des Oliviers, la préparation de la Pâque, la Cène, la trahison de Judas, la veillée à Gethsémané, l’arrestation, le reniement de Pierre, la comparution devant Pilate, l’échange avec Barabbas, la condamnation puis la crucifixion de Jésus, sa mort et sa mise au tombeau, puis même le tombeau vide.
Et très exactement à partir de ce moment-là, les évangélistes divergent sur l’évocation des apparitions du Christ ressuscité, pendant ces quelques jours entre sa résurrection présumée et sa montée au ciel. Certains le font apparaître devant Marie-Madeleine, et d’autres femmes, devant les 11 disciples, devant Thomas l’incrédule, ou certains, comme Luc ici, devant de parfaits inconnus. Et on voit bien qu’il se noue là, précisément à la fin de l’histoire, pour chaque évangéliste, la construction de l’»après Jésus-Christ », et avec elle la capacité des premiers chrétiens à se fédérer autour d’un événement fondateur, la résurrection de Jésus. Comment évoquer cette résurrection ? en esprit, en chair ? Seulement devant les très proches disciples, ou au contraire, comme choisit Luc dans ce texte, devant des plus éloignés ? comment en faire une croyance commune ? quelle hiérarchie d’importance impulser entre l’événement résurrection et tout le reste (le message de Jésus, les gestes du baptême et de la Cène, qui ne sont pas encore des sacrements, etc..). ?
Alors pour tenter d’éclaircir tout cela, ce que je vous propose ce matin c’est de prendre avec moi le chemin de ces deux disciples. Et même de vous couler dans la peau ce celui qui n’est pas nommé, le compagnon de Cléopas, pendant toute la semaine qui a précédé, pour essayer de comprendre ce qui s’est vraiment passé, il y a plus de 2000 ans, sur ce chemin d’Emmaüs ?
Donc revenons au dimanche précédent : nous sommes avec eux, avec de nombreux disciples de Jésus, et nous sommes venus, à sa suite, ou à sa rencontre, à Jérusalem, lorsque la nouvelle de son arrivée s’est répandue. Dans une semaine nous allons célébrer la Pâque juive, c’est un moment de fête et de rassemblement pour tous les juifs, un peu comme Noël aujourd’hui pour les chrétiens, toutes les familles, tous les clans se retrouvent pour quelques jours pour célébrer le souvenir de ce premier repas après la libération du peuple juif d’Egypte. Un moment de fête donc, et aussi un moment un peu exceptionnel, puisque ce Jésus, cet homme dont on parle de plus en plus, arrive à Jérusalem, et peut-être qu’enfin nous le rencontrerons, celui dont on dit que c’est plus qu’un prophète, un véritable messie, celui dont le message semble tellement différent, tellement rempli d’espoir pour nous tous ???
Alors avec notre ami Cléopas, nous assistons à son arrivée sur l’âne, nous assistons à la ferveur toute neuve de cette foule qui l’accueille comme un roi, un roi sans royaume et sans richesse.
Nous connaissons justement deux de ses disciples proches, Jacques et Jean, deux frères qui sont des cousins, qui nous ont raconté ce qu’ils font avec ce Jésus depuis deux ou trois ans. Comment cet homme prêche la bonté, l’accueil des petits et des pauvres, comment il guérit les malades, comment il tient tête aux puissants, comment il donne à chacun ce qui lui faut pour vivre, comment il parle d’un Dieu puissant et clément à la fois, un Dieu attentif à chacun, à chacune d’entre nous.
Et pour que Jacques et Jean aient quitté leur famille et leur maison pour le suivre, il faut que cet homme soit vraiment exceptionnel, inouï ! Nous avons hâte de l’entendre prêcher au temple, de voir comment les prêtres et les pharisiens vont à leur tour le vénérer…
Et donc après son arrivée à Jérusalem, nous l’accompagnons au temple, avec la foule. Nous le voyons entrer au temple, chasser les marchands et libérer l’espace pour enseigner à ceux qui sont là, sans distinction de classe, de sexe, de richesse.
Ce qui nous frappe c’est que ce Jésus s’adresse de la même façon à chacun, femmes et hommes, samaritains et juifs, collecteurs d’impôts et pestiférés…. Nous voyons bien les regards des scribes et des sacrificateurs, il vient déranger leur tranquillité, ils n’ont manifestement pas envie de voir un soit-disant prophète prendre trop de pouvoir. Ils lui posent des questions piège, pour lui faire dire des choses qui leur permettraient de le condamner ou de le chasser.
Mais ce Jésus est décidément plus fort qu’eux, il a une réponse imbattable, calme et sereine pour chacun d’entre eux. Et chaque jour il enseigne, sereinement, il répond aux uns et aux autres, à cette foule de plus en plus nombreuse qui vient écouter les paraboles et les sermons. Et surtout Il s’exprime dans un langage simple qui parle à chacun, et pas comme les prêtres que nous connaissons.
Cette semaine passe vite, entre les journées au temple, les nuits au mont des oliviers, l’enseignement d’un monde tellement nouveau, dans lequel chacun trouve sa place. Tout cela paraît presque trop beau. Bien sûr, nous voyons bien que tout cela dérange les scribes et les principaux responsables du culte, et effectivement ils essaient de nous faire changer d’avis, de nous dire que ce Jésus n’est pas aussi puissant que cela, que c’est un imposteur qu’il faut écarter au plus vite, mais on ne voit pas le danger.
Et puis au moment de célébrer la Pâque, on nous dit que Jésus passe un repas avec ses 12 disciples, au moment où chacun célèbre la Pâque en famille.
Et déjà certains dans la foule doutent, se disent que ça ne peut pas être vrai, que ce prophète n’est probablement pas si puissant qu’il le dit. Les pharisiens ont peut-être raison, après tout on pourrait le mettre à l’épreuve pour voir s’il est sauvé par son Dieu, et on verrait s’il a raison !
Alors, le vendredi de cette semaine, on nous dit que Jésus a été arrêté par les soldats, et qu’il est présenté devant le gouverneur Pilate. On rejoint la foule et on le voit, pauvre et décharné, il n’a plus l’air d’un dieu, ni même d’un prophète, c’est un vagabond qui baisse la tête et ne cherche même pas à se défendre contre ses accusations.
Où sont-ils, ceux qui disaient qu’ils l’accompagneraient jusqu’à la mort ? Nos cousins Jacques et Jean, comme Pierre ou les autres, ont disparu des radars, à croire qu’ils ne veulent plus être vus avec lui. La foule retournée contre lui hurle son dépit, demande sa mort, accordée par un Pilate qui ne voit pas bien ce qu’on lui reproche, mais qui laisse faire.
Est-ce que nous avons hurlé avec la foule ? Peut-être bien que nous avons, nous aussi, renié et condamné ce Jésus sur lequel hier encore nous fondions tant d’espoir… C’est vrai, après tout, un dieu doit pouvoir résister aux attaques, sa puissance devrait surpasser facilement la justice humaine ?
Le voilà donc crucifié, au milieu de deux brigands, le voilà qui agonise lentement alors que son Dieu ne lui vient même pas en aide. La foule dépitée, désenchantée, et nous-mêmes au milieu de cette foule, assistons à la mort d’un prophète qui ne se défend pas, qui accepte son sort en priant. Au pied de la croix, juste 3 ou 4 personnes, surtout des femmes. La scène nous laisse une impression étrange : nous qui étions si nombreux à prier avec lui quelques jours auparavant, nous qui fondions tant d’espoir sur le discours de cet homme qui prêchait la bonté et l’amour, comment a-t-il pu s’effondrer aussi vite, aussi facilement ?
Le lendemain toujours pas de nouvelles de nos cousins Jacques et Jean, que nous avons cherchés partout, ni de Pierre, ni d’aucune personne qui le côtoyait de près. On apprend qu’il a été mis au tombeau ce matin. Jérusalem se réveille un peu sonnée après ces événements étranges, et la Pâque n’a plus tout à fait le même goût.
Dimanche matin nous nous décidons à quitter la ville, malgré quelques rumeurs qui se répandent : il paraît que les femmes qui l’entouraient disent que le tombeau est vide, que Jésus leur serait apparu et qu’il serait vivant…. On a du mal à y croire, et tristes et dépités, on commence notre trajet à pied vers Emmaüs, à quelques heures de marche de Jérusalem.
Nous voilà donc, à deux, marchant sur le chemin d’Emmaüs. Déçus, honteux, frustrés, nous prenons la route pour ne pas revenir à Jérusalem. Et après le dépit des événements du week-end, c’est une grande tristesse qui nous envahit.
Ce goût amer que nous avons, après être montés si haut, d’être retombés si bas. Chacun de nous se laisse aller à ses pensées noires, dans un silence renfermé et douloureux. Le rêve d’une vie nouvelle qui s’écroule et nous fait retomber dans la fatalité de la vie d’avant.
Et voilà qu’en chemin un autre marcheur nous rejoint, que nous ne connaissons pas et qui semble ne rien connaître des événements récents. Et après le silence pesant de notre début de marche, avec l’arrivée de ce nouveau compagnon, la conversation s’installe, la parole circule, on se découvre un besoin de parler : comment, tu ne sais pas ce qui s’est passé ?
Donc bien sûr, on lui explique, notre espoir fou, puis notre déception à la mesure de cet espoir. Au fond on y a cru, mais rien ne change, rien ne changera… Ce Jésus que nous croyions tout puissant est tombé comme les autres, il ne peut rien pour nous. Comment avons-nous pu nous laisser avoir à son discours ?
Et là, bizarrement, notre compagnon se fâche : comment, rien ne change ? Avez-vous bien entendu ce qu’il disait ? et vu ce qu’il a fait ? Est-ce que tout cela n’a rien changé déjà dans vos vies ? Souvenez-vous, déjà les prophètes annonçaient sa venue, expliquaient ce qui allait se passer, vraiment, comment pouvez-vous ne pas le reconnaître ? Avez-vous donc déjà tout oublié de ces moments passés avec lui, de cet enseignement patient, de cette invitation à vous réveiller ? Avez-vous donc déjà cessé de le chercher ?
Alors oui, évidemment nous sommes un peu secoués par cette conversation, cet homme venu de nulle part qui nous dit qu’on aurait pu réagir autrement…. Peut-être que cela fait du chemin dans nos têtes puisqu’au moment d’arriver au village et d’entrer dans une auberge, nous l’invitons à partager notre repas, et à continuer cette discussion qui a sur nous un effet plus que troublant.
A la fois ça nous secoue, ça nous culpabilise aussi un peu, mais surtout… c’est un vague espoir fou qui se réveille en nous et nous fait relever la tête. Est-ce qu’il se pourrait que ces femmes aient raison ? qu’il se soit passé quelque chose de surnaturel dans ce tombeau, que ce Jésus-Christ soit vraiment ressuscité ?
Nous parlons, nous échangeons, la parole circule et irrigue nos pensées, réveille nos sens, remet nos corps debout et nos existences en tension.
Dans cette pauvre auberge, lorsque nous partageons le pain, le vin, la parole, soudain, comme dans le tableau de Rembrandt, c’est un grand soleil qui illumine cette table, c’est une fraternité, un engagement, une nouvelle humanité que nous partageons, à deux, à trois, avec ceux et celles qui nous entourent.
Que cet homme qui nous accompagne soit Jésus Christ ou non, qu’il soit visible ou invisible n’est même plus une question, puisque cette fois, vraiment, nous le reconnaissons, nous l’entendons…
Et dans cet éclair sublime qui nous réunit nous entendons ce que Jésus-Christ nous dit : les humains sont faillibles et changeants, parfois bons, parfois méchants, notre Père qui est aux cieux le sait, et ne nous en veut pas. Les humains sont capables du meilleur comme du pire, et Dieu a envoyé son fils unique pour nous pousser vers le meilleur, pour nous aider à secouer nos chaînes, à sortir de la culpabilité et poursuivre à notre tour, son œuvre parmi les humains. Les humains sont souvent aveugles et sourds, mais lorsqu’ils acceptent de se mettre en chemin, d’exprimer leurs doutes, d’écouter, d’ouvrir leur cœur, alors le ciel s’entrouvre.
Comme l’exprime le verset de Jean 16 que je vous ai lu en préambule :
Vous donc aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et nul ne vous ravira votre joie.
J’arrête là mon récit pour revenir aux évangélistes : ces 4 rédacteurs, à ce stade de l’histoire, et chacun à des époques légèrement différentes, ont eu besoin d’asseoir la puissance de Jésus-Christ à travers un événement qui leur permette d’amplifier le message des premiers chrétiens.
Entre l’an 40 et l’an 100, comme le racontent les Actes des Apôtres, Paul et d’autres ont commencé à enseigner, à voyager pour prêcher le message de leur Dieu. Mais aussi ils se sont organisés, passant des premiers chrétiens au christianisme en quelques décennies.
Bien sûr ils se sont appuyés sur la prédication de Jésus, comme lui-même les y a encouragés (Mathieu 28, Allez, faites de toutes les nations des disciples, baptisez-les, et enseignez-leur tout ce que je vous ai prescrit ») ; bien sûr ils se sont aussi servis des deux signes de fraternité et de partage également institués par JC, le baptême et la Cène.
Mais on peut penser qu’ils ont cru utile d’en rajouter avec la dramatisation du destin de Jésus, sa crucifixion et sa résurrection. Alors qu’au fond, si nous pouvons avoir des questions légitimes sur sa résurrection, chacun de nous ne peut que constater la réalité de la vie éternelle de Jésus-Christ qui s’exerce sur nous tous, depuis plus de 2000 ans.
Nous sommes, vous et moi, des pèlerins d’Emmaüs. Nous sommes Marie-Madeleine, Thomas, les disciples Pierre, Jean et André. Nous sommes comme eux, comme elles, incrédules et peureux.
Nous cherchons souvent, nous trouvons parfois, nous oublions facilement. Nous renonçons également, fatigués ou distraits, volontiers paresseux ; nous n’accordons pas de prix à ces rencontres au bord du chemin.
Parfois nous sommes butés, sourds et aveugles, capables de choisir le pire ;
et parfois nous percevons que c’est bien à nous que Jésus Christ s’adresse à nous avec nos pauvres existences de pêcheurs, à nous avec nos maigres forces auxquelles il vient ajouter les siennes, pour nous réveiller, pour nous relever de nos chemins de tristesse, et faire lever sur nous l’aube nouvelle d’une résurrection.