Prédication du 15 avril 2022

Vendredi Saint

de Dominique Hernandez

Lecture de la Passion et Méditation

Lecture de la Passion

Pierre : Seigneur, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort.
Jésus : Pierre, je te le dis, le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître.
Quand je vous ai envoyés sans bourse, sans sac, et sans souliers, avez-vous manqué de quelque chose?
Pierre : De rien.

Jésus : Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne et que celui qui a un sac le prenne également, que celui qui n’a point d’épée vende son vêtement et achète une épée.
Car, je vous le dis, il faut que cette parole qui est écrite s’accomplisse en moi: Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Et ce qui me concerne est sur le point d’arriver.
Pierre :  Seigneur, voici deux épées :
Jésus : Cela suffit.

Narrateur : Après être sorti, Jésus alla, selon sa coutume, à la montagne des Oliviers. ses disciples le suivirent.
Lorsqu’il fut arrivé dans ce lieu, il leur dit :
Jésus : Priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

Narrateur : Puis il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, et, s’étant mis à genoux, il pria en disant:
Jésus : Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ma volonté ne se fasse pas, mais la tienne.

Narrateur : Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier.
Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des gouttes de sang, qui tombaient à terre.
Après avoir prié, il se leva, et vint vers les disciples, qu’il trouva endormis de tristesse, et il leur dit :
Jésus : Pourquoi dormez-vous ? Levez-vous et priez, afin que vous ne tombiez pas en tentation.

Narrateur : Comme il parlait encore, voici, une foule arriva; et celui qui s’appelait Judas, l’un des douze, marchait devant elle. Il s’approcha de Jésus, pour l’embrasser.
Et Jésus lui dit:
Jésus : Judas, c’est par un baiser que tu livres le Fils de l’homme !

Narrateur : Ceux qui étaient avec Jésus, voyant ce qui allait arriver, dirent:
Pierre : Seigneur, frapperons-nous de l’épée?

Narrateur : Et l’un d’eux frappa le serviteur du souverain sacrificateur, et lui emporta l’oreille droite. Mais Jésus, prenant la parole, dit :
Jésus : Laissez, arrêtez !
Narrateur : Et, ayant touché l’oreille de cet homme, il le guérit.

Jésus dit ensuite aux principaux sacrificateurs, aux chefs des gardes du temple, et aux anciens, qui étaient venus contre lui:
Jésus : Vous êtes venus, comme après un brigand, avec des épées et des bâtons.

J’étais tous les jours avec vous dans le temple, et vous n’avez pas mis la main sur moi. Mais c’est ici votre heure, et la puissance des ténèbres.
Narrateur : Après avoir saisi Jésus, ils l’emmenèrent, et le conduisirent dans la maison du souverain sacrificateur. Pierre suivait de loin.

Narrateur : Ils allumèrent du feu au milieu de la cour, et ils s’assirent. Pierre s’assit parmi eux. Une servante, qui le vit assis devant le feu, fixa sur lui les regards, et dit :
La servante : Cet homme était aussi avec lui.

Narrateur : Mais il le nia en disant :
Pierre : Femme, je ne le connais pas.

Narrateur : Peu après, un autre, l’ayant vu, dit :
Un témoin : Tu es aussi de ces gens-là.
Narrateur : Et Pierre dit :

Pierre :  Homme, je n’en suis pas.
Narrateur : Environ une heure plus tard, un autre insistait, disant :
Un témoin : Certainement cet homme était aussi avec lui, car il est Galiléen.

Narrateur : Pierre répondit :
Pierre : Homme, je ne sais pas ce que tu dis.
Narrateur : Au même instant, comme il parlait encore, le coq chanta.

Le Seigneur, s’étant retourné, regarda Pierre. Et Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite :
Jésus : Avant que le coq chante aujourd’hui, tu me renieras trois fois.

Narrateur 2 : Et étant sorti, Pierre pleura amèrement.

Méditation

Pierre pleure. Et ce sont des larmes amères.
Le coq a chanté, Jésus l’a regardé.
Pierre pleure.

Le coq a chanté, qui annonce que le jour approche. Il chante vers la fin de ce que les soldats romains appelaient la veille du coq qui s’achève à la 9ème heure de la nuit, c’est à dire 3h du matin. Mais ce n’est pas l’aube qui approche pour Pierre, c’est le temps des larmes, du brouillage de la vue, une forme d’obscurcissement du regard, ce qu’il y a à voir est tellement insupportable.
C’est à la 9ème heure du jour, ce même jour, que Jésus mourra dans les ténèbres tombées soudainement, disparition du soleil, disparition de la lumière du monde dirait un autre évangéliste. Et le centurion dira dans un éclair de compréhension, de révélation : certainement, cet homme était juste. Ce que la mort révèle n’est pas perdu pour la vie des vivants.

A la 9ème heure de la nuit, Pierre pleure. Il a renié trois fois : je ne le connais pas, je ne suis pas (de ces gens), je ne sais pas ce que tu dis.
Et le coq a chanté, le Seigneur l’a regardé, ce Seigneur qu’il a dit ne pas connaître, ne pas avoir suivi.
Dans la conjonction du chant et du regard, Pierre s’effondre : c’est aussi lui-même qu’il a renié, le marin pêcheur appelé à devenir pêcheur d’humains, le disciple marchant, écoutant, bénéficiant d’une présence vivifiante : je ne suis pas des siens.
Que reste-t-il ?
Seulement le souvenir de ce que Jésus lui avait annoncé : le coq ne chantera pas aujourd’hui que tu n’aies nié trois fois de me connaître.
Que reste-t-il de Pierre autrefois appelé Simon ? 
Simon, c’est celui « qui écoute », et qui n’a pas écouté ce que Jésus lui disait, celui qui n’a pas entendu, pas compris, lorsque Jésus disait : Le Fils de l’homme sera livré, on le maltraitera, on le tuera et le troisième jour il se relèvera.
Pierre, celui à qui un nom avait été donné, un nom de fiabilité, un nom d’avenir, un nom pour construire, et qui affirmait de toute ses forces suivre jusqu’au bout l’homme en qui il avait reconnu le Christ.
Pierre n’a pas écouté, pas cru, cédant à la tentation de se préserver lui, tentation en forme de mécanisme d’évitement, jusqu’à ce qu’une mise en question aussi incontournable que précise l’oblige à en sortir, pauvre, nu, en pleurs.
Dans le souvenir des paroles de Jésus, Pierre s’effrite, comme devant une vérité qui n’a pas été saisie mais qui défait inexorablement les prétentions. 
Pierre est passé au crible de Satan, comme l’a dit Jésus, mais qui pourrait échapper à l’épreuve ? L’adversaire déforme les perceptions, ne laisse retenir que les compréhensions rassurantes, empêche d’affronter la réalité. L’adversaire de l’accueil de ce qui vient, paroles, personnes et événements, presse pour mettre en avant ce qui est de soi plutôt que d’autrui et même du Seigneur. Endormeur de conscience, de vigilance et de persévérance avec leurs promesses et leurs risques, l’adversaire ne se tient pas ailleurs qu’en Pierre, comme il est en Judas, partie prenante et constituante de leur humanité, de toute humanité, poussée intérieure de chaos, de désintégration, d’orgueil et de défiance, de retrait et de démission.
Simon, Pierre qui a dit : Je ne suis pas, s’est perdu, et il n’a plus de mots car en cette heure, en ces heures d’un trouble extrême, les mots sont au mieux insuffisants et au pire impossibles.
C’est le corps qui parle, ce sont les larmes qui expriment l’émotion, la détresse, la honte, la désolation d’un être déserté de lui-même 

parce qu’il s’est cogné à sa finitude d’humain,
parce qu’il n’avait pas écouté,
pas cru ce qui était annoncé et pas cru que l’appel à vivre et à être n’élimine ni le risque, ni le danger, ni la possibilité du choix. 

Ce sont les larmes amères de la nuit sans parole, des ténèbres intérieures, cœur brisé, esprit brisé, âme dévastée, souffle trop altéré pour respirer, inspirer.
Pourtant ces larmes amères sont aussi, justement, larmes humaines et expriment aussi, du plus profond de l’être, la poussée d’un réveil, une aube à venir, sous le regard du Seigneur écrit Luc, en Christ et devant Dieu.
Rends à nouveau un souffle sûr en moi suppliait le psalmiste, un souffle qui ne soit pas haché par l’épreuve de la fragilité. Ces larmes conduisent Pierre à nouveau auprès de Dieu en déliant les mirages qui l’emprisonnaient, en ouvrant la voie à la voix intérieure qui murmure : Veux-tu ? Tu peux.

Le coq a chanté, le Seigneur l’a regardé.
Pierre pleure.
Lui qui était rempli de certitudes sur le Seigneur, ce qui est convenable et ce qui ne l’est pas, ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas, ce qui est possible et ce qui ne l’est pas.
Lui qui était rempli de certitudes sur lui-même dans sa foi enthousiaste, dans sa foi attestée avec tant de force, ce qu’il était prêt à être, ce qu’il allait faire et jusqu’à la mort n’est-ce pas !
Et ces certitudes, il les assénait à Jésus, à lui-même et aux autres disciples, dans son obstination à suivre ses propres convictions, plus même : son obstination à s’appuyer et à se fonder sur ses propres convictions, passant ce que Jésus disait au tamis de ses illusions, mais en y perdant l’intensité de l’humanité à laquelle il était appelé, et la vérité orientant vers l’avenir qui n’est pas écrit à l’avance.
Jésus n’avait-il pas mangé avec les collecteurs d’impôts, raconté la parabole d’un mouton perdu ? N’avait-il pas soufflé : heureux êtes-vous les pauvres, car le Règne de Dieu est à vous, et : Ce ne sont pas les justes mais les pécheurs que je suis venu appeler ? Entraîné par tant d’hospitalité, on peut vouloir que l’élan ne prenne jamais fin, qu’il ne soit jamais interrompu, même s’il faut prendre une épée pour cela, mais l’épée n’est jamais outil pour l’accueil inconditionnel dont le Christ est le nom.
Mais ces certitudes comprimaient en Pierre le Souffle de vie et d’être ; et c’est ainsi que l’humain est transformé en gardien de dogmes, en juge intraitable de toute expression de foi et de vie, en arbitre sévère des choix et des décisions, confondant le courage et la crispation, la fidélité et l’intransigeance, l’amour et la maîtrise, le choix de la vie avec la sélection entre vivants.
Pierre qui a dit par deux fois : je ne sais pas, ne sait vraiment plus rien.

Pourtant les larmes amères, même si elles commencent par signifier la lamentation sur soi-même, dissolvent, par leur amertume même, les nœuds tragiques des certitudes de Pierre, elles entraînent de leur courant ce poids de misère et font place intérieure au renoncement à ses propres forces, à ses propres dogmes. Elles défont cette prétention à l’invulnérabilité qui n’est qu’une redoutable faiblesse et conduisent à accueillir le désespoir plutôt que le nier. En pleurant, par ses pleurs, Pierre renonce à ce qu’il sait et à juger en fonction de ce qu’il croit. Il renonce à s’appuyer sur ses paroles, sur ses forces, qui n’ont pas suffi, qui n’ont pas tenu. Il renonce à la maîtrise et à l’avidité d’être.
Ainsi les larmes conduisent à ce point intérieur où, obstinément, vient sourdre la source de vie et où la pierre devient chair vivante, palpitante, fragile oui, et bénie toujours.
Jésus a regardé Pierre ; est-ce manière de dire : « je te l’avais bien dit ? » ou plutôt, la manière d’exprimer au travers de la souffrance et de la mort qui viennent sa confiance, son amour, son espérance en Pierre, malgré tout et même le reniement.
Jésus avait dit à Pierre : J’ai prié pour toi, pour que ta foi ne cesse pas, et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères.
Les larmes amères deviennent larmes d’espérance, la trace du réveil au secret qui habite en chacun et qu’aucun adversaire ne peut éliminer.

Il y aura encore Pierre.
Cet encore commence à la 9ème heure de la nuit, lorsque le coq a chanté, lorsque le Seigneur l’a regardé. 

Il y aura encore Pierre.
Cet encore commence lorsque Pierre pleure.

Suite de la lecture de la Passion

Narrateur : Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui, et le frappaient.
Ils lui voilèrent le visage, et ils l’interrogeaient, en disant : Devine qui t’a frappé.
Et ils proféraient contre lui beaucoup d’autres injures.
Quand le jour fut venu, le collège des anciens du peuple, les principaux sacrificateurs et les scribes, s’assemblèrent, et firent amener Jésus dans leur sanhédrin. Ils dirent :
Les accusateurs :  Si tu es le Christ, dis-le nous.
Jésus : Si je vous le dis, vous ne le croirez pas;

et, si je vous interroge, vous ne répondrez pas.
Désormais le Fils de l’homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu.

Narrateur : Tous dirent :
Les accusateurs : Tu es donc le Fils de Dieu ?
Jésus : Vous le dites, je le suis.

Les accusateurs : Qu’avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l’avons entendu nous-mêmes de sa bouche.
Narrateur : Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate.
Ils se mirent à l’accuser, disant:
Les accusateurs : Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à César, et se disant lui-même Christ, roi.

Narrateur : Pilate l’interrogea, en ces termes :
Pilate : Es-tu le roi des Juifs ?
Jésus : Tu le dis.

Narrateur : Pilate dit aux principaux sacrificateurs et à la foule :
Pilate : Je ne trouve rien de coupable en cet homme.

Narrateur : Mais ils insistèrent, et dirent:
Les accusateurs : Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu’ici.

Narrateur : Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen;  et, ayant appris qu’il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là.
Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie; car depuis longtemps, il désirait le voir, à cause de ce qu’il avait entendu dire de lui, et il espérait qu’il le verrait faire quelque miracle.
Il lui adressa beaucoup de questions; mais Jésus ne lui répondit rien.
Les principaux sacrificateurs et les scribes étaient là, et l’accusaient avec violence.
Hérode, avec ses gardes, le traita avec mépris; et, après s’être moqué de lui et l’avoir revêtu d’un habit éclatant, il le renvoya à Pilate.
Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant.
Pilate, ayant assemblé les principaux sacrificateurs, les magistrats, et le peuple, leur dit :
Pilate : Vous m’avez amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je l’ai interrogé devant vous, et je ne l’ai trouvé coupable d’aucune des choses dont vous l’accusez; Hérode non plus, car il nous l’a renvoyé, et voici, cet homme n’a rien fait qui soit passible de mort.
Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges.
Narrateur : A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier.
Ils s’écrièrent tous ensemble :
Les accusateurs : Fais mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas.

Narrateur : Cet homme avait été mis en prison pour une sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre.
Pilate leur parla de nouveau, dans l’intention de relâcher Jésus.
Et ils crièrent :
Les accusateurs : Crucifie, crucifie-le !

Narrateur : Pilate leur dit pour la troisième fois :
Pilate : Quel mal a-t-il fait ? Je n’ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l’avoir fait battre de verges.

Narrateur : Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu’il fût crucifié. Et leurs cris l’emportèrent : Pilate prononça que ce qu’ils demandaient serait fait. Il relâcha celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu’ils réclamaient; et il livra Jésus à leur volonté.
Comme ils l’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix, pour qu’il la porte derrière Jésus.
Il était suivi d’une grande multitude des gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui.
Jésus se tourna vers elles, et dit :
Jésus : Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants.

Car voici, des jours viendront où l’on dira : Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n’ont point enfanté, et les mamelles qui n’ont point allaité !
Alors ils se mettront à dire aux montagnes : Tombez sur nous ! Et aux collines :
Couvrez-nous !

Car, si l’on fait ces choses au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ?
Narrateur : On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus.
Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l’un à droite, l’autre à gauche.
Jésus dit :
Jésus : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. 

Narrateur : Ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort.
Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant :
Les accusateurs : Il a sauvé les autres; qu’il se sauve lui-même, s’il est le Christ, l’élu de Dieu !

Narrateur : Les soldats aussi se moquaient de lui; s’approchant et lui présentant du vinaigre,
ils disaient :
Les accusateurs : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même !

Narrateur : Il y avait au-dessus de lui cette inscription: Celui-ci est le roi des Juifs. L’un des malfaiteurs crucifiés l’injuriait, disant :
Larron 1 : N’es-tu pas le Christ ? Sauve-toi toi-même, et sauve-nous !

Narrateur : Mais l’autre le reprenait, et disait :
Larron 2 : Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ?

Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes; mais celui-ci n’a rien fait de mal.
Souviens-toi de moi, quand tu viendras dans ton règne.
Jésus : Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis.
Narrateur : Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure.
Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.
Jésus s’écria d’une voix forte :
Jésus :  Père, je remets mon esprit entre tes mains.
Narrateur : Et, en disant ces paroles, il expira.

Narrateur : Le centenier, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit:
Le centenier : Certainement, cet homme était juste.

Narrateur : Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en retournèrent, se frappant la poitrine.
Tous ceux de la connaissance de Jésus, et les femmes qui l’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l’éloignement et regardaient ce qui se passait.
Il y avait un conseiller, nommé Joseph, homme bon et juste,
qui n’avait point participé à la décision et aux actes des autres; il était d’Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le royaume de Dieu.
Cet homme se rendit vers Pilate, et demanda le corps de Jésus.
Il le descendit de la croix, l’enveloppa d’un linceul, et le déposa dans un sépulcre taillé dans le roc, où personne n’avait encore été mis.
C’était le jour de la préparation, et le sabbat allait commencer.
Les femmes qui étaient venues de la Galilée avec Jésus accompagnèrent Joseph, virent le sépulcre et la manière dont le corps de Jésus y fut déposé,
et, s’en étant retournées, elles préparèrent des aromates et des parfums. Puis elles se reposèrent le jour du sabbat, selon la loi.