Mission ? Quelle mission ?
L’Église protestante unie de France s’est engagée dans un processus synodal concernant la mission de l’Église et les ministères. Un premier volet s’est tenu dans les régions en novembre dernier sur ce thème. Aucune définition simple ne s’impose, ni dans les Écritures, ni dans l’histoire. Que ce soit la référence à la finale de l’évangile de Matthieu lorsque Jésus dit à ses disciples : « Allez, de toutes les nations faites des disciples et baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit », ou aux premiers chapitres du livre des Actes lorsque Luc raconte une croissance extraordinaire de la communauté de Jérusalem. Que ce soit l’établissement du christianisme comme religion officielle de l’empire romain ou les entreprises missionnaires qui n’ont pas toujours su respecter les peuples et les personnes.
Le contenu du terme mission dépend de la manière de lire les Écritures, de la théologie – c’est-à-dire de la compréhension de Dieu dans sa relation aux humains et au monde -, et donc aussi du regard porté sur autrui. Et certainement, pour aborder la notion de la mission, faut-il revenir d’abord à celle de la vocation : à quoi l’Église est-elle appelée ? L’annonce de l’Évangile constitue la vocation de l’Église, l’annonce d’une Bonne Nouvelle de justice, de paix, d’humanité épanouie et d’espérance, telle que Jésus le Christ l’a proclamée et mise en actes, telle que le Christ en donne l’élan à l’Église qui le confesse.
C’est dans cette conviction et cet élan que le Foyer de l’Âme se veut un lieu d’accueil et de reconnaissance – accueil inconditionnel et reconnaissance de la diversité – , un lieu de dialogue et de liberté, un lieu de partage et de solidarité, un lieu de réflexions biblique et théologique, un lieu pour soigner la vie spirituelle et pour stimuler le sens de la responsabilité. Autant dire que le Foyer de l’Âme ne s’oriente pas selon un objectif de croissance mais selon une dynamique de vie, des vies singulières et une vie commune qui se croisent, se tissent, s’encouragent et s’émerveillent les unes des autres.
Différentes formes peuvent être données à notre réponse à la vocation de l’Église. Lors de l’assemblée générale du 27 mars, nous pourrons parler ensemble de celles déjà mises en place et de celles que nous pourrions imaginer et bâtir.
Dominique HERNANDEZ