En égalité !
Les Églises, en particulier l’EPUdF et le Foyer de l’Âme, peuvent participer au tracé du chemin commun en prenant la parole et en travaillant à une conversion des esprits. Les théologies féministes, car il y en a plusieurs et différentes aussi selon les continents sur lesquels elles sont élaborées, avancent des critiques construites et non-idéologiques des traditions sexistes et patriarcales dans les Églises. Beaucoup de leurs analyses pourraient participer au débat public et à l’avancée des réflexions de toutes et tous. Par exemple le geste de remettre en avant les figures féminines, de même que celles des hommes, comme miroir disponible pour chaque personne. Ou encore la critique des structures hiérarchiques au profit de la collaboration.
Car les apports des théologies féministes ne concernent pas seulement les femmes mais aussi, et de manière égale, les hommes. Par exemple, la conception très négative du corps féminin comme lieu de tentation, d’impureté, de danger – et donc cantonné à la conjugalité et à la maternité – est en général associée soit avec une vision tout aussi négative du corps masculin pour celles et ceux qui considèrent le corps comme un fardeau, soit à une conception du corps masculin comme devant être dominant par la force, l’endurance… un point de vue de compétition qui génère autant de frustrations que de comportements prédateurs.
Des théologies féministes, par leur intérêt porté au corps, soulèvent la pression en considérant le corps humain, féminin ou masculin, comme une des dimensions de l’être, dimension qui ne peut être instrumentalisée, mais participe à la présence au monde de la personne sans l’inscrire dans une échelle d’évaluation. Ou encore, les théologies féministes insistant sur la coopération et l’interrelationnel proposent une anthropologie renouvelée, plus dynamique et moins essentialisée, et plus propice au dialogue.
De quoi mieux vivre ensemble !
Dominique HERNANDEZ