Du temps mis à part
En ce mois d’octobre, l’élan de l’année est impulsé à travers la reprise de toutes les activités au Foyer de l’Âme, et en même temps, les divers temps de rassemblements, de réunions, de partages, sont autant de moments mis à part dans le flot des activités et de l’actualité toujours oppressante. Dans ces temps mis à part, c’est-à-dire particuliers, nous trouvons, recevons et éprouvons du souffle, de l’élargissement et de la reconnaissance. Nous en avons besoin, chacun là où il en est de son chemin, de ses questions et de ses inquiétudes, mais ce besoin, s’il conduisait à une quête solitaire jalonnée de compétences et de performances ne mènerait qu’à un repliement sur soi.
Nous avons besoin de souffle pour durer et endurer les épreuves de ce temps, pour retrouver force et courage afin de faire face, mais si nous n’avions que les nôtres, cela n’y suffirait pas. Nos propres ressources s’alimentent de ce que nous recevons, sinon il n’y aurait qu’une pétrification en orgueil ou une dispersion en vanité. Mais le souffle d’autres pensées et paroles inspirent et renouvellent les nôtres, le souffle de moments de communion nous soulève et nous déplace, le souffle/esprit de l’appel/présence de la transcendance nous ranime et nous engage.
Nous avons besoin d’élargissement, un élargissement intérieur de l’âme, de l’esprit, de l’être, devant les peurs et les angoisses qui serrent la gorge, rapetissent le présent, rétrécissent les possibilités. Nous avons besoin d’altérités qui, dans l’écoute, dans le dialogue, dans la mise en question, défont les plis des évidences et des conformismes, délient la créativité et l’audace. Élargir l’espace intérieur permet de se tenir avec celles et ceux qui peuplent l’espace commun du monde, qu’il faille y soutenir une solidarité ou un désaccord.
Nous avons besoin de reconnaissance, d’en donner, d’en recevoir, d’en éprouver. Il n’y a là rien de lénifiant, mais certainement tout de vivifiant pour les personnes et pour les relations. Reconnaissance dans les deux sens, qui aiguise le regard et le sentiment d’être vivant, là où la convoitise et l’amertume émoussent aussi bien la compassion que le sens de la justice.
Cultes, groupes divers, le message de l’Évangile y résonne de mille manières dans la joie d’être ensemble et dans le sens de la vie vivante.
Dominique HERNANDEZ