Deux mots
A l’heure où j’écris ces premières lignes, le mois de juillet étire ses derniers jours entre deux mots bien particuliers aux résonnances bibliques, actuelles et personnelles.
Le premier mot, c’est celui de bienveillance. Certains pourraient s’agacer de retrouver ici un terme presque défait, ramolli par un usage inconsidéré et souvent inapproprié, un mot essoufflé par la peur des tensions, des conflits, des disputes, forcé de recouvrir autant d’inconscience paresseuse que de tolérance fondue en confusion.
Il s’agit pourtant, écrit l’apôtre Paul dans l’épitre aux Galates, d’un des fruits de l’Esprit, c’est à dire de la transformation, la conversion d’un regard rétréci de peur et de méfiance en un regard éclairé de bonté et d’encouragement. Un regard tel que Jésus de Nazareth en portait sur les hommes, les femmes et même les enfants en manque ou en attente de l’énergie et de l’orientation de vie et de relations qu’il était venu offrir avec une générosité inconditionnelle afin qu’ils puissent renouer avec leur vocation d’humains.
C’est d’un tel regard, d’une telle bienveillance dont je bénéficie depuis 4 semaines que je suis arrivée au Foyer de l’Âme, de la part de l’assemblée des cultes et des différentes personnes que j’ai pu rencontrer, à travers le très beau presbytère où j’ai emménagé et de nombreuses attentions aussi délicates qu’inattendues. Autant dire que mes premiers pas au Foyer de l’Âme sont portés par cette bienveillance et par la gratitude qui lui répond ; il s’agit de la meilleure manière de commencer un ministère dans un nouveau lieu ! Merci !
Le second mot, c’est celui de limite, tenu par une brève mais intense canicule, la deuxième de l’année. Quelle est la température supportable ? Quelles sont les adaptations nécessaires ? Mais aussi : à quelle élévation moyenne de température le réchauffement climatique conduira-t-il ? Et surtout : la logique de consommation/sur-exploitation/prédation peut-elle être renversée au profit d’un être-au-monde solidaire et respectueux ? Derrière ces questions se pose celle des limites dont l’humain veut s’affranchir, qu’il cherche à repousser et dépasser, comme s’il s’agissait là de la pleine réalisation de l’humanité. Les textes bibliques, de la Genèse à l’Apocalypse, racontent, expliquent, avertissent qu’avec la notion de limite à recevoir et assumer, il est question en réalité de l’humanisation de l’humain.
Ces deux expériences de juillet sont rassemblées pour moi dans une magnifique expression que, nouvelle venue ici, je reçois comme un trésor et un chemin, et que vous connaissez puisqu’elle est inscrite aux fondements même du Foyer de l’Âme :
Ici, on enseigne l’humanité.
Dominique Hernandez