Le concert du mois – Décembre 2022
Les Cantates
Dimanche 4 décembre
à 17h30
Cantate BWV 140
« Wachet auf, ruft uns die Stimme »
Coordination artistique : Freddy Eichelberger
La cantate Wachet auf, ruft uns die Stimme fut donnée à Leipzig le dimanche 25 novembre 1731. Elle s’appuie sur le choral éponyme composé par Philip Nicolai, pasteur du nord-ouest de l’Allemagne, au XVIe siècle. Quand la peste ravagea sa ville en 1597, Nicolai composa Frewden- Spiegel dess ewigen Lebens, un recueil de chorals dont la dévotion eut une influence considérable sur le style du XVIIe siècle. Deux d’entre eux, Wachet auf, ruft uns die Stimme et Wie schön leuchtet die Morgenstern devinrent des «icônes» protestantes.
Le choral n’a que trois strophes. C’est un chant de réjouissance pour la venue du Sauveur, qui apparaît sous les traits du fiancé de Jérusalem, la cité sainte. C’est pourquoi une métaphore du mariage, palpitante d’impatience, parcourt la cantate.
Les trois strophes apparaissent au début, au centre et à la fin de l’œuvre. Entre elles s’insèrent deux blocs constitués d’un récitatif et d’un duo. Voici la structure mais ce n’est rien dire encore de la métamorphose « miraculeuse » qui s’opère au fil de l’œuvre.
Dans le chœur initial, parcouru d’une saisissante animation, le choral est réveil, alerte : les voix se croisent (l’hymne original est entonné par les sopranos et la trompette), les cordes pressent le mouvement, les bois multiplient les courtes interventions. Wachet auf (lève-toi), c’est bien ça : l’auditeur semble tiré vers le haut par un fil. Mais il ne s’agit pas seulement de se mettre debout, c’est le ciel qui l’aspire.
Dans le premier récitatif, le ténor haut perché dans son registre vocal décrit le fiancé comme un chevreuil bondissant. Et soudain les voici face à face, Jésus (toujours incarné par la basse) et l’âme humaine, fiancée intimidée. L’air est en mineur, on n’est pas là pour la bagatelle. Bach utilise un violon piccolo pour observer la rencontre. Plus petit en taille et plus aigu qu’un violon normal, il ajoute une fragilité sensuelle et inquiète à la scène.
La deuxième apparition du choral original est amenée par une mélodie au pas majestueux, lent et électrique à la fois. Devenu un tube dans sa version pour orgue (le Choral Schübler BWV 645, c’est ici l’entrée du Christ couronné, une musique royale, l’annonce du banquet unissant le Ciel et la Terre. Le choral commentateur, confié aux seuls ténors, plane au-dessus de la scène.
Le second récitatif qui arrive est tout aussi incroyable. C’est le Sauveur lui-même qui parle. C’est avec ses yeux qu’on regarde l’âme humaine, hors-champs, encore toute tremblante de ses angoisses. Les cordes pourtant tirent les longs traits qui évoquent l’éternité rassurante. Le second duo laisse les deux voix se nouer, enivrées par le parfum des roses célestes et les volutes du hautbois.
La dernière citation du choral est une explosion de joie confiante.
Christian Leblé
Les Cantates.org
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Dimanche 25 décembre
à 21h
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« Unser Mund sei voll Lachens »
Lundi 26 décembre
à 19h
Cantate BWV 57
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Mardi 27 décembre
à 19h
Cantate BWV 133
« Ich freue mich in dir »
(coordination Freddy Eichelberger)
Dimanche 1er janvier
à 17h30
Cantate BWV 122
« Das neugebor’ne Kindelein »
(coordination Elisabeth Joyé)
Vendredi 6 janvier
à 19h
Cantate BWV 28
« Gottlob, nun geht das Jahr zu Ende »
(coordination Laure Morabito)