Le concert du mois – Avril 2022
Les Cantates
Dimanche 3 avril – 17h30
Cantate BWV 69
“Lobe den Herrn, meine Seele”
La cantate Lobe den Herrn, meine Seele est exceptionnelle en ce qu’elle enjambe toute la carrière de Bach à Leipzig. La première version date de 1723, quand le compositeur s’installe dans ses fonctions de responsable de la musique des offices religieux. Bach est tout feu tout flamme. Pour ce douzième dimanche après la Trinité, l’évangile du jour -la guérison par le Christ d’un sourd-muet, c’est à dire le miracle de la parole divine que le chrétien peut entendre et proclamer- lui souffle un chœur étourdissant, l’un des plus magistraux de tous, pour ouvrir cette cantate.
Vingt-cinq ans plus tard, à l’autre bout de sa carrière, Bach reprend cette cantate lors de l’office qui marque l’élection du conseil municipal. L’œuvre, et son chœur indubitablement, lui paraissent parfaits pour la circonstance.
Ce chœur, comme il se déploie ! C’est une arche. D’abord une introduction, ensuite une acclamation chorale, au centre un traitement en fugue et puis, à rebours, reprise de l’acclamation et reprise de la ritournelle.
Cuivres et timbales, bois, cordes qui rivalisent comme on saute par-dessus un feu…l’ouverture instrumentale est puissante, énergique, foisonnante, ascendante… tous les qualificatifs y passeraient !
L’entrée chorale tient de la chorégraphie : les voix déboulent deux par deux, en vocalises, en liesse : altos et ténors puis sopranos et basses, les deux bras d’un défilé qui viennent se réunir au milieu des instruments. Puis de cette mêlée euphorique émergent des têtes : c’est une fugue qui commence. Ou plutôt trois fugues : pour chacune des deux phrases du texte et une dernière où se superposent les deux phrases. La musique peut dire deux choses à la fois !
La cantate se construit ensuite sous la forme de deux blocs. Le premier est là pour rassembler toute la communauté dans la louange de Dieu et peut-être aussi éviter que les nouveaux élus se croient tout-puissants, le second implore la protection de Dieu (et sa bonne influence sur ces mêmes élus). S’ils sont tous deux faits d’un récitatif, pour argumenter, et d’un air, pour invoquer, ils sont de natures très différentes. La première partie est plus spirituelle, plus admirative, charmée, un peu planante pour tout dire. La seconde est plus concrète : le chrétien adresse une requête, il espère un dieu costaud pour le protéger, ce qu’exprime bien le rythme pointé très volontaire de l’air de basse.
Le choral qui vient conclure la cantate n’est pas celui qu’avait choisi Bach en 1723. Celui-ci, en plein Temps de la Trinité, soupesait la vie et la mort. Ici, Bach opte pour une strophe où se retrouve ce même alliage de louange et d’imploration qui caractérise cette cantate. C’est la dernière strophe du choral de Luther Es wollt uns Gott genädig sein. Tous les instruments y réapparaissent pour offrir un miroir au chœur d’ouverture.
Christian Leblé
Les Cantates.org
Concert dédié à Henri Loche
Vendredi 22 avril – 20h30
Concert dédié
au compositeur Henri Loche
dont l’oeuvre se situe dans la tradition de la musique française du XXe siècle.
Hiroé Namba – Violon
Sylvie Cagnioncle – Violoncelle
Béatrice Berne – Clarinette
Damien Calatayud – Alto
Pierre Courthiade – Piano
Entrée 12 euros
Tarif réduit 5 euros : soignants, chômeurs, moins de 18 ans