Chanter ensemble
L’assemblée du culte au Foyer de l’Âme chante bien. Composée de personnes fidèles, intermittentes ou ponctuelles, portée par un merveilleux orgue et des musiciens très engagés, et, malgré un recueil ancien et limité, l’assemblée chante avec cœur et foi, avec ferveur.
Bien sûr, parmi elles se trouvent de très bons chanteurs expérimentés, de très bons connaisseurs des psaumes et des cantiques du recueil. Cependant le chant de l’assemblée au Foyer de l’Âme ne peut être contenu seulement dans le talent de quelques-uns.
Le chant d’une assemblée lors du culte participe pleinement à la célébration. Il est un des moments du culte où toute l’assemblée participe du corps et de la voix, se levant le plus souvent et louant, priant, confessant, exhortant selon le cantique chanté. Le nombre des chants, psaumes, cantiques, spontanés ou non, lors du culte dit l’importance de cette participation : c’est toute l’assemblée qui célèbre. Et chacun, dans et par le chant, se relie, s’associe, s’accorde aux autres, s’appuie sur eux et les soutient, renforçant sa présence en prenant une part au culte, une part engagée : ce n’est pas rien de donner de la voix, de donner sa voix…
L’importance du chant d’assemblée se déploie dans trois dimensions : l’émotion, l’harmonie et la profondeur, auxquelles peuvent être associées en correspondance l’être entier (avec son corps), la communion et la spiritualité. Les trois ne peuvent être séparées car elles s’enrichissent et s’équilibrent entre elles. L’émotion sans harmonie penche vers l’égoïsme, et sans profondeur elle devient manipulable. L’harmonie sans émotion tient à distance, et sans profondeur reste superficielle. La profondeur sans harmonie tourne à l’individualisme, et sans émotion manque d’incarnation.
Ce n’est pas tout. Le chant d’assemblée rend visible l’égalité de tous car personne ne dirige l’assemblée qui chante, la capacité de chacun non pas à chanter mais à prendre part à l’œuvre commune du culte et la dignité d’une parole humaine autorisée, même si elle est médiatisée par des paroles écrites par d’autres.
Autrement dit, c’est une conception, une compréhension et une expérience de l’Église qui se montrent et se vivent dans le chant d’assemblée.
Tout ceci participe à la ferveur de l’assemblée qui chante, au Foyer de l’Âme et ailleurs.
Dominique IMBERT-HERNANDEZ