Tableau des cultes

2 Pâques …………………………………………. Marchal
9 …………………………………………………… Château
16 …………………………………………………. Marchal
23 …………………………………………………. Château
30 …………………………………………………. Marchal
7 mai Confirmation ……………………………. Château

Assemblée générale du 19 mars 1961

Elle s’est tenue au cours du service dominical. Voici le rapport moral présenté par M. le Pasteur Marchal, ainsi que les divers points dont l’ordre du jour comportait l’examen.

FRERES ET AMIS,

Il m’incombe cette année de vous présenter le rapport moral sur la vie de  la paroisse en 1960. Il existe peut-être une part de convention dans ce découpage, par périodes de douze mois, d’une vie qui a d’abord sa continuité intérieure. Le mouvement organique d’une communauté ne marque ni pose, ni mutation brusque, au changement de millésime.
Mais, on ne peut saisir une réalité, quelle qu’elle soit, qu’en la délimitant. Il importe seulement que le schématisme de l’analyse ne soit considéré que comme le signe — et non l’équivalent — des valeurs qu’il évoque.

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Nous tenons d’abord à saluer la mémoire de M. Marcel Lacroix. Notre dévoué conseiller et ami nous a quittés en août 1960. Sa bonté connue de tous ceux qu’il aura aidés, soutenus dans la vie, sa rare distinction d’esprit nous laisseront un souvenir profond et reconnaissant. La qualité de sa spiritualité, sans cesse tenue en éveil par des lectures étendues et même des traductions qu’il faisait lui-même, nous demeure comme un exemple. A Mme Lacroix nous redisons notre respectueuse sympathie.

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L’ensemble de la vie du Foyer de l’Âme, nous laisse, pour cette année 1960, une impression favorable. Nos divers groupements et cercles d’étude, études bibliques, club des Jeunes, ont fonctionné normalement et ont été l’occasion certaine de précieux contacts et d’enrichissement. Notons l’apparition d’un nouvel organisme : le « Club du Jeudi ». Ouvert deux fois par mois, de 14 à 17 heures, aux garçons et aux filles de 7 à 12 ans, et dirigé avec un rare dévouement par notre amie, Mme Guillaumont, ce « Club » a pris un bon départ et apporte aux familles une aide appréciée.

Le « Club des Jeunes » a entrepris de remettre en état le local de jeunesse construit sur la terrasse du temple. C’est une initiative heureuse et qui marque l’attachement de nos jeunes à leur église. La « Chorale » chante régulièrement au service radiodiffusé, et, par les concerts spirituels qu’elle a donnés, affirme sa vie et son rayonnement. La réfection de l’orgue a été décidée. Une première tranche de travaux, évaluée à 450 000 anciens francs, est prévue pour cette année même. Une somme de 275 000 francs a déjà été rassemblée. Cet été, l’intérieur du temple sera repeint. Depuis 1925, ce rajeunissement n’était vraiment pas un luxe. Afin d’éviter les poussières, si nocives aux tuyaux d’orgue, les travaux de réfection de ce dernier suivront ceux du temple. Notre gratitude va à Muriel et à Jean-Claude Allin, dont le talent musical et le sens du service nous sont une indispensable collaboration.

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Voici maintenant quelques chiffres :

  • L’École du dimanche a réuni 90 enfants.
  • L’Instruction religieuse a compté 44 catéchumènes.
  • Le Club des Jeunes a 60 inscrits, ce qui donne une présence qui varie de 20 à 40.
  • Les cultes sont suivis en moyenne par 350 personnes; Lors des « Conférences de Février » — données excellemment en 1960 par M le Pasteur Château sur « La Bible et notre temps » on peut dire que les 720 places du temple sont occupées.
  • Sur le plan financier, le rapport de notre ami, M. Jean Rœlly, vous donnera toutes les indications précises. Je mentionnerai simplement que les cotisations ont augmenté de 600 000 francs. Par contre, le chiffre des collectes est resté stationnaire. Un effort peut et doit être fait sur ce point. En doublant leur obole dominicale, nos membres ne s’exposeront, sans doute pas à déséquilibrer leur budget. Le nôtre, lui, s’en trouverait sensiblement facilité.
  • Actes pastoraux. Il y a eu, en 1960, 30 baptêmes, contre 16 en 1959, 15 mariages contre 18 en 1959; 31 services funèbres, contre 27 en 1959. Les fluctuations qui, pour chacune de ces cérémonies, oscillent autour des chiffres 25 à 30, n’ont pas de signification particulière d’une année sur l’autre. Heureux ou douloureux, ces événements ont leur importance sur un autre plan que celui de la statistique.

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Sans pouvoir nommer tous ceux qui, à des titres divers, participent directement à la vie de notre église, nous tenons à exprimer à tous ces amis notre profonde reconnaissance. Je dirai seulement à quel point nous apprécions la quotidienne vigilance de nos sacristains—gardiens, M. et Mme Martin, qui sont pour nous d’authentiques collaborateurs. C’est grâce à M. Martin que nos trois cloches, atteintes d’arythmie, ont repris leur battement régulier. Et l’on sait combien ce carillon nous est cher.

Départ de M. le pasteur Château

En principe, l’important événement que nous avons à porter à votre connaissance n’aurait pas à figurer à l’ordre du jour d’une Assemblée générale ordinaire, celle-ci ne concernant que les événements de l’année 1960. Mais ce serait une fiction administrative, et, pour nous, une impossibilité morale.

Il y a un mois, en effet très exactement le mardi 1er février; M. le Pr Château, sollicité par l’Oratoire, d’assurer en octobre la succession de M. le Pr Lauriol, a, en son âme et conscience, accepté cette proposition et répondu affirmativement à cet appel. Les choses se sont présentées de la façon suivante, à la fois simplement et rapidement.
M.  le Pr Ducros, président du Conseil presbytéral de l’Oratoire, vint me trouver le matin du 14 février, pour me faire part de l’intention qu’avait son église de faire appel à Mr Château pour succéder à M. Lauriol. Je lui répondis que j’ appréciais le caractère amical de sa visite, mais que je n’avais pas qualité pour lui donner une réponse que seul M. Château, après réflexion, serait en mesure de lui apporter. J’ajoutais que, de toute façon, M. Château était entièrement libre de prendre telle décision qui lui semblerait opportune et qu’au surplus aucune difficulté ne serait soulevée par moi. Dans un tel domaine; seul l’intéressé peut vraiment faire le point, éprouver s’il a besoin d’une sorte de renouvellement intérieur touchant au cadre de son ministère, aux manifestations de ses activités; aux changements d’éclairage‘ ont de contexte de sa mission, comme aussi aux besoins concrets d’une paroisse, ou du protestantisme; dans une région et dans une situation déterminées. Certes, l’Oratoire bénéficiera en octobre, de trois ministères, plus un quatrième confié à un suffragant chargé spécialement des oeuvres de jeunesse.

Mais le départ, à un an de distance, de MM. Vidal et Lauriol appelait sans doute la collaboration d’un homme expérimenté et confirmé dans son ministère. Le conseil presbytéral de l’Oratoire a estimé que M. Château était, à juste titre, cet homme-là. Consulté, en ce 14 février, par M. Ducros, M. Château a donné son accord de principe, accord que le Conseil de l’Oratoire a transformé en un appel précis, régulièrement suivi de la réponse affirmative de mon collègue et ami, lequel avait prévenu tous nos conseillers de sa décision.

M. Château, qui prendra ses nouvelles fonctions en octobre assurera un ministère normal au Foyer de l’Âme jusqu’au 15 août.

Il peut être assuré qu’il laissera parmi nous des regrets, une légitime reconnaissance pour les douze années d’un ministère consciencieux et distingué, ainsi que de fidèles amis. Notre sympathie le suivra dans son nouveau champs d’action.

Mais il est évident que le proche départ de M. Château pose pour nous la question de sa succession. Et cette question n’est pas simple.

L’idéal serait de trouver un pasteur pouvant, par son expérience, remplir pleinement, et comme titulaire, le second poste déclaré vacant. Par la force des choses, je connais les possibilités du protestantisme français, et je suis bien obligé de constater que cet homme n’existe pas. Entendez-moi bien: nous ne manquons pas de pasteurs de valeur et dont le ministère, là où il s’exerce, est incontestablement bienfaisant et souvent remarquable. Mais, chaque paroisse a sa tendance. Le Foyer de l’Âme, l’Oratoire, Auteuil (avec le Pr Fath), représentent à Paris la tradition fidéiste et libérale (ne nous attachons d’ailleurs pas aux mots, mais à l’esprit), du protestantisme. On s’y rattache moins par proximité géographique que par proximité religieuse. Cette tradition parfaitement reconnue et officiellement consacrée, doit donc avoir à son service, dans les églises précitées, des hommes qui la représentent. Or, depuis 1930 environ, c’est l’autre tendance, dite orthodoxe, qui, à la suite de la réaction opérée par Karl Barth, prévaut dans les Facultés de théologie. Les jeunes pasteurs, formés à cette école, ne partagent pas nos idées, ou croient ne pas les partager. Leur hostilité ne manque pas, parfois de vivacité. Dans tous les cas, leur candidature ne se pose pas. C’est l’évidence même. Action et réaction se succèdent en théologie comme ailleurs. Les choses changeront un jour. Pour le moment, nous en sommes là. En dehors de Paris, l’Oratoire n’a pas plus trouvé en France l’homme qui succéderait à M. Lauriol, que nous ne trouvons l’homme qui succéderait à M. Château…
En attendant une candidature imprévisible, mais très possible, et qui viendrait de France, de Belgique – n’oublions pas que le vénéré
Pr Wautier était belge – ou de Suisse en particulier, force nous est d’envisager une solution provisoire.
La seule, consistera, je pense, à demander la collaboration d’un  suffragant, collaboration temporaire, sans engagement de part et d’autre pour l’avenir, ce qui, d’ailleurs, correspond à la notion même de suffragance. L’expérience faite par l’Oratoire dans ce domaine a été – et reste – positive.·Venus pour un, deux, ou  trois.ans, de jeunes pasteurs genevois ou vaudois y ont exercé un ministère apprécié et vraiment utile. Tertium non datur, comme disait la vieille scolastique… Bref, nous n’avons pas le choix. Un jeune collaborateur – il aurait nécessairement 23 à 25 ans – choisi dans le respect de sa personnalité et dans le respect de nos besoins profonds, nous serait indispensable. Nous nous sommes déjà trouvé seul, ici, de 1943 à 1949. Mais c’était la guerre ou ses lendemains. Le « Foyer de l’Âme », devenu la quatrième paroisse de Paris par le nombre de ses cotisants, après- Passy, l’Oratoire et l’Étoile, ne saurait sans en souffrir, se contenter longtemps d’un seul pasteur. Celui-ci, chargé de nombreuses responsabilités extraparoissiales, et qui lui sont un devoir aussi, ne suffirait pas à sa tâche et serait – s’il ne l’est déja – trop inégal à son ministère.

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Telle est la situation. Si elle est préoccupante, et si vu les circonstances, elle laisse peu de temps à des recherches étendues – toujours assez délicates – elle n’est nullement alarmante au sens propre du mot. « Le Foyer de l’Âme » est une église difficile à desservir, en vertu même de son caractère d’aile marchante et du niveau que la forte personnalité du fondateur, Charles Wagner et de son successeur Wautier d’Aygalliers lui ont donné. Mais c’est une église aux fondations assurées, et à la solidité de laquelle M. Château, pendant douze années, aura efficacement contribué. Il sera sûrement encore l’ami de demain, comme il reste celui d’aujourd’hui.

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Pour le reste, chers amis, faites confiance à votre Conseil presbytéral, à son dévouement éclairé et dont l’affectueuse fidélité nous est si chère. Nous avons, compte tenu de la situation, un plan de réorganisation de regroupement et aussi divers projets qui seront mis en œuvre à la rentrée d’octobre. Les espoirs, les rêves même, sont parfois les plus consolantes des réalités. Mais ce n’est pas le cas en ce qui nous concerne. Nos espoirs sont des résolutions, des actes de foi raisonnables et des prières.
Car, après tout, j’entends quels que soient les efforts des hommes pour leurs familles, leurs patries, leurs églises, ces efforts n’aboutissent au bien véritable que dans la mesure où c’est un Autre qui éclaire leur intelligence et qui réchauffe leur cœur.

G.M.