Tableau des cultes
3 …………………………………………………………….. Marchal
10 Rameaux ……………………………………………….. Marchal
15 Vendredi saint, 18h15 …………………………….. Château
17 Pâques ………………………………………………….. Château
24 …………………………………………………………….. Marchal
1er mai …………………………………………………….. Château
Concert spirituel
au Foyer de l’Âme
Vendredi 8 avril, à 20 h. 45
au profit de l’œuvre de Crosne
RÉCITAL
Orgues et Poésies Chrétiennes
poèmes dits par Geneviève GRAVES
Pièces d’orgue jouées par J.-C. ALLIN
Pachelbel, Bach, Franck, J. Allain, Messiaen, etc.
Cette intéressante formule, qui, par deux fois, a reçu à l’Oratoire un bel accueil, ouvrira la Semaine Sainte par une heure de spiritualité et de recueillement.
Places : 5,00 NF. – J.M.F., Étudiants : 3,50 NF.
Le nom de CHRÉTIENS
Ce fut à Antioche que les disciples furent pour la première fois, appelés « chrétiens ». Actes XI : 26.
Antioche, la plus importante des cités orientales, au carrefour des idées et des routes. Monuments fastueux, bibliothèque célèbre et ces fameux jardins, ces jardins sur l’Oronte, où se croisaient pêle-mêle les mages équivoques, les soldats en permission, les philosophes désabusés, et, fort mal vus, un petit groupe de Juifs que la persécution avait chassés de Jérusalem, à la suite d’Étienne, le premier martyr.
Ces Juifs, quel nom le scepticisme gouailleur de la cité cosmopolite allait-il bien leur donner ? Un nom honorable ? Sûrement pas. Eux-mêmes s’appelaient « frères » ou « disciples ». Et bien, on les désignera par un sobriquet. Puisqu’ils se réclament de ce Galiléen, puisqu’ils tiennent tant à ce supplicié de droit commun, ils porteront son nom : ils seront les gens du Christ, les chrétiens. Et depuis lors, ce surnom qui se voulait infamant est devenu notre terrible privilège, notre credo, notre programme. C’est avec lui que nous tentons de régler nos vies et de dominer la mort.
***
Cette exorbitante prétention vaut bien qu’on s’y arrête. D’autant qu’un certain christianisme a vécu : celui qui, depuis l’empereur Constantin jusqu’au XIXe siècle se considérait comme solidaire du pouvoir établi, maître à sa manière d’une politique prétendument tirée de l’Écriture Sainte. Une telle théocratie, dont toutes les églises ont été si souvent les trop fidèles servantes, n’est plus concevable. Heureusement que le christianisme était là lui aussi, inspirant les plus hautes consciences, promouvant les initiatives spirituelles ou sociales les plus nécessaires et écrivant, de siècle en siècle, la véritable histoire de l’Église. Sur les ruines grandioses, mais sur les ruines enfin de la chrétienté – entendez par là l’aspect sociologique et extérieur du monde chrétien traditionnel – le christianisme fleurit et doit fleurir. Mais quel est-il ? Quelle est cette fleur étrange que la belle cantilène de Noël compare à une rose sortie, après l’hiver, du vieux tronc d’Isaï ? La rude promotion de l’Asie et de l’Orient, à laquelle nous assistons présentement, nous crée des obligations supplémentaires. Pour ces foules immenses, aux idéologies massives, le christianisme ne va nullement de soi : divisée en plusieurs églises incapables de s’unir de façon visible, il n’a pour eux aucun coefficient d’évidence, intimement lié, depuis le Moyen-Âge à des problèmes, à des mentalités, à des mœurs d’Européens, il leur apparaît, pour l’essentiel, comme la religion des Blancs. Un jeune intellectuel chinois me disait récemment – et il était d’ailleurs bien disposé – : « Nous ne sommes pas meilleurs que les autres. Mais vous, chrétiens, avec votre pluralisme ecclésiastique, vos dogmes compliqués, vos dévotions populaires et, malgré tout cela, votre prétention à être la seule vraie image de la religion, vous vous ferez en Asie difficilement prendre au sérieux. C’est dommage, car le Christ, lui, est vraiment à part. »
Cette objection est aussi un hommage, et un hommage sur le point capital, celui qui concerne non les disciples, mais le Maître. C’est sa vérité qui importe, non la nôtre où se mêlent à la fois tant d’amour et tant de reniement.
***
Sa vérité ? Laissez-moi, sur deux points seulement, vous la rappeler. « Seulement », ai-je dit, car elle se diversifie à l’infini. Elle est devenue, pour nous, solidaire de nos programmes sociaux, de nos expressions esthétiques, de nos figurations culturelles. Hors des Églises, il existe un christianisme en quelque sorte extravasé et qui colore, sans qu’il s’en doute la conception générale du monde qu’a l’homme de la rue. Notre lecture de l’homme, de la société, du cosmos, est une lecture chrétienne : elle suppose un système de valeurs, d’idées et de buts qui passe, de la façon la plus évidente, par Moïse, les Prophètes et le Christ. Les totalitarismes politiques eux-mêmes sont obligés de se déguiser en doctrines du salut, en idéologies messianiques. Il est très symptomatique de constater que les hommes d’état d’aujourd’hui, s’ils veulent être à la mesure des problèmes qui se posent et répondre à la déchirante attente des foules, doivent prendre le ton du prédicateur et le bâton du pèlerin. Les pasteurs et les prêtres ne sont plus les seuls à promettre le paradis. C’est ce qui confère aux affrontements idéologiques de ce temps, leur dramatique intérêt, leur humaine densité et, pour autant, leur signification religieuse.
***
Deux points seulement – nous y revenons – dont voici le premier : En nommant les disciples « chrétiens » les gens d’Antioche exprimaient sans le savoir une grandeur créatrice et une orientation typiquement biblique : le sens de l’avenir, le regard tourné en avant. « Christ », en effet, est la traduction en grec du mot hébreu « Messie ». Par suite, « chrétien » signifie très exactement « messianiste ». Ce nom à lui seul est donc une attitude, une affirmation positive et joyeuse d’espérance. Le messianisme, c’est l’interprétation victorieuse de l’aventure humaine, c’est le ferment dans la pâte, c’est le refus des échecs définitifs, des fatalités écrasantes, des démissions de la conscience et du cœur. « Illusion généreuse » ironiseront les sceptiques. Eh bien soit ! Nous n’avons pas le temps, en cette brève méditation, de montrer les bases solides de notre « illusion ». Il nous suffira de dire qu’elle est, en tous cas, la condition première de l’action, sa force et sa bienfaisance. Oui : nous optons pour « l’illusion » qui réchauffe les cœurs, éclaire les esprits, anime les courages, suscite le travail, donne un sens à la vie et s’efforce de « renverser l’histoire sur le bon côté ». Y parviendrons-nous sur cette terre, menacée qu’elle est d’éclatement, d’inexorable vieillissement et aussi de haines armées de pied et de cap ? Nous n’en savons rien. La fin du monde et des sociétés ne sera pas obligatoirement heureuse au sens paradisiaque et assez naïf que l’on a souvent dans l’esprit. Seulement le propre de la foi religieuse authentique est de vouloir créer le plus possible de dignité et d’honnête bonheur, comme aussi de ne pas limiter le Réel au Terrestre, aux choses qui s’y font ou ne s’y font pas. Notre regard va en avant, au delà de ce monde et au delà du temps. Être messianiste, c’est croire à la terre sans s’y borner, c’est s’y installer tout en regardant plus loin, à l’instar du navigateur bien campé sur son bateau, qui le veut propre, solide et sûr, mais qui est là pour aller ailleurs, et que les plus lointains rivages sollicitent. Le messianiste croit à la victoire finale, sur ce plan de l’Être ou sur un autre. Il y travaille. Et c’est le cri prophétique d’un Zangwill : « Enlevez-moi l’espoir que je peux changer l’avenir et vous me rendrez fou ! »
Voici enfin le second point : si « chrétien » synonyme de messianiste, évoque une attitude et une valeur, le mot évoque aussi un homme, une histoire, une personne. Par là, il nous met dans le concret de la vie. Après le messianisme, il nous conduit au réalisme.
De quel réalisme s’agit-il ? Le mot a été tellement galvaudé dans des propagandes politiques subalternes, et pour dissimuler – très mal – de révoltants cynismes, ou de basses impostures, qu’il nous fait un peu peur. Il n’est que de le bien comprendre.
Réel s’oppose à théorique, à artificiel, mais aussi, pour une part, à « idéal ». Certes, il ne saurait être question de critiquer l’idéal, c’est-à-dire l’ensemble des valeurs que l’humanité, dans sa pathétique recherche du Bien et du Vrai, salue comme la règle suprême de ses actes et de ses espoirs. Une belle idée n’est pas simplement un concept vide. Non seulement elle résulte d’un combat et d’une difficile victoire sur des conceptions étroites et mesquines, mais elle est déjà une force, une puissance d’appel.
Toutefois, le risque de l’idéalisme c’est l’abstraction. Les idées veulent des témoins. Il faut à la justice des hommes justes, au courage des courageux, tout comme ici-bas, il faut aux âmes des corps. L’art a ses règles, mais en passant par Michel-Ange, Bach ou Rembrandt. Les principes, si beaux soient-ils, ont besoin de s’incarner, sauf à rester de somptueux mais lointains décors.
C’est là, vous le sentez bien, la vérité profonde de la doctrine de l’Incarnation. elle a pu devenir, hélas ! un thème de controverses absconses dans des théologies qui oubliaient leur dignité. Mais, en insérant dans l’histoire, sous Ponce Pilate, et dans la personne de Jésus de Nazareth, le rythme vécu de sa foi et comme les battements de son cœur elle a respecté le réalisme qu’il faut à des hommes réels, pour lesquels une bonté sans visage et une justice sans voix, ne sont vraiment ni justice, ni bonté à usage d’hommes.
Le mot « chrétien » exprime un idéal, mais un idéal incarné. Il n’a rien de limitatif, au sens où il serait une puérile condamnation ou un enfantin mépris des spiritualités antérieures aux Évangiles ou qui se croient distinctes de lui. Vérité inclusive et non exclusive, la vérité évangélique recherche tout ce qui, dans l’espace et dans le temps du monde, ressemble aux accents révolutionnaires et tendres du Sermon sur la montagne, des Paraboles et de la Croix. Là, plus de frontières, ni de classes, ni de races. Antioche, Paris, Rome, Moscou, qu’est-ce que cela peut nous faire ? Les hommes, sous le vernis des cultures, s’y ressemblent étrangement, à la fois beaux et très misérables.
À ces hommes, nous redirons le chant de notre plus bel amour. Nous le redirons près du lit des malades ou sur la brèche où luttent joyeusement les forts. Nous le redirons dans les combats pour la cité juste et pour l’Église unie. Si les Églises, en tant qu’elles sont des organismes et des constitutions, n’ont pas encore su se fédérer, l’œcuménisme, Dieu merci, existe au niveau des fidèles, au niveau des « chrétiens », oui des chrétiens, quelle que soit leur appartenance confessionnelle.
Cette certitude, respectueuse de toutes les croyances honnêtes et de toutes les incroyances loyales, nous est force et joie. Elle nous accompagnera dans les stridences de la vie, comme aussi dans ces merveilleux silences du cœur et de l’adoration.
Peut-être, alors, l’homme prendra-t-il le pas, en nous, sur le personnage, et nous affranchira de la convention des attitudes et de la parade des mots.
G. Marchal
PROTESTANTISME en BRETAGNE
Depuis peu de temps, des jeunes se réunissent. Ils sont une dizaine à s’être donné pour but : annoncer l’Évangile.
Où ?
En Bretagne, et plus précisément à Saint-Malo, dans les quartiers populeux de la ville, où le niveau de vie est quelquefois bien bas.
Quand ?
Dans un camp de quelques trois semaines, depuis la fin de juillet et jusqu’à la mi-août environ.
Comment ?
Le camp est dirigé par le pasteur de Brest, M. Gerber, assisté du pasteur de Saint-Malo-Saint-Servan, M. Lichère.
Les gens sont tous logés au presbytère pendant toute la durée du camp. Une vie communautaire est organisée pour tout ce qui touche à la vie de ce camp (repas, ménage, courses, etc.) une participation libre et anonyme étant proposée à chacun.
La méthode d’Évangélisation est la suivante : en fin de matinée et dans l’après-midi, nous allons de porte en porte, par groupes de deux, annonçant la Bonne Nouvelle à tous et parlant des problèmes qui peuvent préoccuper ces personnes. Le soir, après le dîner, nous nous réunissons en plein air et nous leur apportons, sous forme de chœurs parlés et d’histoires, tout un cycle de messages qui nous permettent de rester plusieurs jours dans un même quartier.
Naturellement, ceci demande une préparation « technique » qui se fait pendant la première semaine du camp.
D’autre part, pendant la partie évangélisatrice de ce camp, nous avons à notre disposition, en plus du dimanche et, chaque jour, d’au moins une heure de repos, un jour entier de détente, au milieu de la semaine, pour apaiser la fatigue.
Cette méthode, peut-être vétuste aux yeux de quelques-uns, nous a permis d’avoir 26 adresses de sympathisants, qui peuvent par la suite, devenir de bons et fidèles Protestants. Ce peu d’adresses mérite bien qu’on frappe quelque 500 fois à d’autres portes. C’est du moins ce dont nous sommes sûrs, pensant avec l’apôtre Paul qu’il faut « se faire tout à tous » (I Cor., IX : 22).
Ces jeunes qui se réunissent, déjà pour préparer les chants et apprendre les messages ont besoin d’aides. Et ces aides, ils les cherchent en vous tous.
Cependant ils ont la Foi dans la réussite de leur effort, la joie de se sentir secondés par une Force entraînante, sachant très bien que la réussite ne sera pas une œuvre de leurs mains, mais qu’ils doivent se trouver sur le champ de la cueillette, afin de ramasser ce que d’autres ont semé.
Ils savent aussi que le travail qui leur est demandé est un travail de patience, long, pénible et jamais terminé ; mais que le Christ est toujours là avec eux, afin de les aider dans ce chemin nouveau.
Si vous pensez qu’il est de votre devoir d’annoncer à d’autres ce que vous avez reçu, de donner à ces gens la joie que vous possédez, si, enfin, tout ceci vous intéresse, veuillez alors prévenir François Faure, 24, place Charles-Fillion, Paris (17e), qui répondra à vos demandes avec joie, et aussi le Pr Marchal.
F. Faure
Étudiant en théologie
Nous recommandons bien volontiers cet appel aux jeunes (routiers, unionistes, etc.). On en sentira le sérieux et le chaleureux enthousiasme.
Un piano
Notre vieux piano de la Salle du second compte 35 ans de bons et loyaux services. Encore avait-il été acheté d’occasion… Cette fois, il a achevé sa course. Irréparable, il doit être remplacé. Qui, parmi nos amis, disposerait d’un piano qui pourrait nous être proposé dans de bonnes conditions ? Nous en serions vivement reconnaissants.
Dans la paroisse
-
Semaine Sainte – Le buis symbolique du dimanche des Rameaux, le culte liturgique du Vendredi Saint, à 18 h. 15, et de Pâques (Sainte Cène à l’occasion de ces 2 cultes) rappellent la signification spirituelle du temps pascal.
-
Étude biblique.- Mercredi 6 avril, 20 h. 45, salle Wautier. Évangile selon saint Jean, C. 2 XVII (Pr Marchal)..
-
Cercle d’Études. – Jeudi 28 avril, 20 h. 45, salle Wautier. « Qu’est-ce que le Credo ? » Entretien sur le « Je crois en Dieu » et les déclarations de foi (Pr Marchal).
-
Club des Jeunes.- Réunions habituelles. Responsable: Roland Friedel. Tél. : Roq. 01-52.
-
Conférences de février – Série 1959 : « Obstacles à la Foi », par le Pr Marchal. – 7 NF au comptoir de librairie du Foyer de l’Âme. Série 1960. – « La Bible et notre temps », par le pasteur Château. – En souscription au Foyer de l’Âme, 6 NF, pour paraître à l’automne.
-
Assemblée générale du 13 mars. – Le compte rendu en paraîtra dans l’Amitié de mai.
-
Réception. – Le Pr Château, absent de Paris les 1er 2 et 3 avril pour des conférences en Hollande, s’excuse de ne pouvoir assurer sa réception hebdomadaire le vendredi 1er avril.