Au sous-sol du Foyer de l’Âme
Il y a un endroit peu connu au Foyer de l’Âme : le sous-sol.
Au sous-sol, il y a :
– un couloir tortueux, avec des coins et des recoins, une porte coupe-feu et un éclairage qui s’allume en clignotant. De quoi faire naître un petit frisson, rien de grave, et l’on peut se rassurer en se disant : c’est le Foyer de l’Âme, ici, il n’y a rien à craindre.
– 2 caves privées, pour Teresa et la pasteure. Tout n’est pas public, tout ne se partage pas ou sinon de manière choisie, comme bien des choses qui se disent dans le bureau pastoral. Quelque chose de scellé qui garantit la confiance et la liberté, qui affirme l’importance de l’intime qui doit le rester.
– un petit passage vers la cave de l’immeuble d’à côté (qui a été récemment fermé). Même dans un recoin, une ouverture vers l’extérieur rappelle la vocation du Foyer de l’Âme. Le chemin vers l’autre est parfois surprenant et fait découvrir des passages inattendus. Ce trou dans le mur rappelait une possibilité de fuite et de refuge, cela parle à la mémoire protestante.Cette mémoire conserve également une histoire de résistance en solidarité, en protection des humains menacés, en danger. Le passage dans le mur prenait une forme d’humanité préservée.
– il y a le passage grand ouvert vers les conduites sous la rue, vers les égouts. Tout n’est pas beau et doux. L’eau qui coule est aussi sale, même si on voudrait ne pas le voir ou ne pas le savoir. Qu’y a-t-il dans le sous-sol humain ? Pas seulement ces lieux qu’on appelait bas- fonds, mais aussi le sous-sol intérieur, là où l’on descend par exemple dans la prière.
Au sous-sol il y a :
– la chaudière. Avec elle, le temple, les locaux et les appartements sont confortables. Pourtant l’hiver dernier, il y a eu une panne, il a fait froid. Une occasion de réfléchir aux modes de vie, aux consommations, aux sources d’énergie, et aussi à la sobriété, au bien commun.
– le matériel de la fête de l’Amitié. Tout ce qui sert à partager un formidable week-end entre investissement des bénévoles et joie des participants. Une force du Foyer de l’Âme : l’engagement, la rencontre, le don et le partage dans et pour l’amitié. C’est comme un courant d’énergie, une mémoire vive, du sous-sol vers les étages, toute l’année.
– les réserves de produits d’entretien, papier toilette, essuie-mains… Tout ce qui sert à celles et ceux qui viennent dans les locaux : les paroisses, les associations, les concerts, etc…. tout ce qui fait du Foyer de l’Âme un lieu d’accueil, et nous voulons que cet accueil honore ceux qui viennent.
Au sous-sol, il y a les locaux du FSA. La place est comptée au Foyer de l’Âme, mais pour les scouts, la place est faite, parfois fête. Un sous-sol avec plein de jeunesse, ça pousse un peu les moins jeunes qui sont au-dessus. Cela peut donner envie d’aller retrouver ces jeunes, partager un peu plus, un peu mieux, leur dynamisme et leurs idées. Leur faire place à tous les étages, et surtout dans le monde et l’avenir.
Voilà comment habiter au Foyer de l’Âme.
Habiter, c’est-à-dire faire d’un lieu un lieu de vie,
sinon on occupe, au sens guerrier du terme,
ou on utilise
ou on se désintéresse.
Habiter ce n’est pas équivalent à « avoir son logement là », c’est édifier un foyer.
Dominique HERNANDEZ