Les concerts du mois – Avril 2023

Les Cantates

Dimanche 2 avril
à 17h30

Cantate BWV 158
“Der Friede sei mit dir”

On ignore l’année de composition, le librettiste ou la forme exacte de la cantate Der Friede sei mit dir… De toute évidence c’est une œuvre trop courte pour être complète.

Néanmoins, le texte a orienté les musicologues vers le Troisième jour des fêtes de Pâques, qui célèbre la résurrection du Christ. Réapparaissant devant ses disciples, celui-ci prononce ces paroles : Que la paix soit avec vous, le titre de la cantate, les mêmes qu’il avait prononcées avant son arrestation et qui deviennent signe de reconnaissance et preuve du miracle.

Dans la foi chrétienne, cette paix, c’est d’abord celle de la réconciliation avec Dieu.

C’est pourquoi le concert commence par une lamentation du compositeur Matthias Weckmann (1616-1674) inspirée du prophète Jérémie et qui dépeint Jérusalem dévastée par la colère de Dieu. Weckmann était un élève de Schütz, qui avait étudié auprès de Monteverdi. Et c’est peu dire qu’on retrouve ici toute la vocalité italienne figurative, chargée de sanglots, de hoquets, de grimaces.

Weckmann compose Wie liegt die Stadt so wüste alors que la peste a frappé Hambourg. Et à cette époque les épidémies de peste sont vécues comme un châtiment du Dieu terrible et redouté de l’Ancien Testament.

Le Nouveau Testament, par contraste, met en scène le Christ qui intercède, le rédempteur dont le sacrifice sur la croix enlève les péchés du monde. Cette paix qu’il apporte, c’est celle des consciences. L’avènement du Christ libère l’homme de la mort comme néant. C’est le sens de cette cantate de Bach.

La musique fait la part belle à la voix de basse, qui incarne souvent le Christ dans les cantates. C’est donc lui, vraiment, qu’on entend prononcer à trois reprises les paroles bibliques : Que la Paix soit avec toi. Et entre chaque, le chanteur se dédouble, reprend forme humaine pour ainsi dire et, adoptant un débit plus parlé, commente l’événement de la résurrection.

Cette promesse de paix projette l’homme dans un futur radieux.

Un air, d’abord, permet de peindre le séjour céleste. Il est amené par une phrase de violon, infinie comme le Ciel, d’une souple félicité. La voix est fortifiée et sûre : puisque derrière la mort, il y a l’éternité, la vie n’est plus l’horizon fermé de l’homme.

Bach jugea t-il que sa chanson n’était pas à la hauteur ? Il choisit en tout cas de complexifier son propos et superposa à la mélodie un choral éponyme de Johann Rosenmüller (1617-1684), chanté par la soprano. Contraste de tessiture, de tempo, d’harmonie : la musique en devient irréelle (et délicate pour les interprètes).

Peut-être est-ce ici qu’interviendrait un second air si la cantate était complète…

Le récitatif qui suit ramène l’auditeur sur terre, pour le temps que Dieu voudra encore l’y laisser, sans quitter des yeux le Ciel promis. Le choral vient célébrer Pâques, c’est la cinquième strophe du cantique de Luther Christ lag in Todes Banden. Dieu gisait dans les liens de la mort. Bach célébra aussi ce choral par une pièce pour orgue, qui referme ce concert.

Christian Leblé
Les Cantates.org

Concerts Royaux

Vendredi 14 avril
à 19h30

Œuvres de François Couperin,
Pierre Danican Philidor, Marin Marais

Elisabeth Joyé – clavecin
Amadeo Castille – hautbois
Daphné Papasergio – viole de gambe

Telemann

Vendredi 21 avril
à 20h30

Fantaisies pour violon seul

Hélène Houzel – violon

JS Bach à Köthen 1717 – 1723

Samedi 29 avril
à 12h30

« Pour Maria Barbara »

Benjamin Alard – orgue & clavecin

Concert proposé par l’Association des Grandes-Orgues
de Saint-Louis-en-L’Ile